Interview : Tyler Mitchell, au service de la communauté spatiale open source
Voici la première interview d’une série dont l’objectif est de présenter des acteurs du monde de la géomatique open source. Acteurs parfois méconnus des utilisateurs, ils contribuent souvent d’une manière importante et régulière, à différents projets majeurs.
Ce premier article est une interview de Tyler Mitchell, directeur et unique salarié de la Fondation OSGeo, vous le verrez souvent intervenir dans les différents sujets des listes de l’OSGeo. Auteur d’un livre que je recommande à tous pour vous plonger dans les différentes applications de base du monde de la géomatique open source, personnage ouvert sur le monde qui l’entoure, il représente à lui seul cette communauté open source.
1. Pouvez-vous vous présenter (vie professionelle) et nous dire comment vous avez commencé à travailler dans le monde de la géomatique open source (GFOSS) ?
Ma carrière dans les SIG et la gestion des données m’a conduit à la recherche d’outils qui pourraient aider à publier des données spatiales au sein de nos systèmes d’entreprise. À l’époque, il y a 10 ans, je travaillais avec beaucoup de données sur les ressources naturelles et forestières et je recherchais une application de cartographie web que nous pourrions utiliser pour placer nos données dans les mains des planificateurs, sans avoir besoin « d’interprètes » SIG. Il n’y avait pas autant de choix alors qu’il y en a maintenant. Après en avoir examiné plusieurs, je me suis focalisé sur MapServer. J’ai presque fait un test d’un serveur de cartes propriétaire, mais j’ai été informé par le vendeur que je devrais avoir un consultant pour m’aider à le mettre en place. À cette époque, il était facile de configurer et d’installer MapServer – donc, je m’y suis collé et n’ai plus jamais regardé en arrière depuis plusieurs années – ce qui a été crucial pour le maintenir par d’autres sur le long terme.
2. Quel est votre implication au sein de l’OSGeo ? Comment réalisez vous ce travail ?
J’ai eut la chance d’être impliqué dans la rencontre qui a fondé l’OSGeo. En tant que volontaire c’était un moment excitant de voir l’organisation démarrer, avec autant d’enthousiasme et de désire de succès. Plusieurs mois après le bureau m’a demandé si j’accepterai de travailler en tant que salarié pour prendre en charge et résoudre les problèmes de tous les jours à plein temps. J’ai accepté et je continue depuis trois ans.
3. Que peut on espérer de l’OSGeo et de la géomatique open source pour les trois prochaines années ?
Voilà de bonnes questions pour nous tous dans ces communautés puisque presque tout est fait par des bénévoles qui sont des experts dans leur domaine et qui désir voir des changements dans le paysage géospatiales. De mon point de vue, je crois que vous continuerez à voir deux domaines d’intérêt technique particulier : adaptation à l’évolution des applications web et également le perfectionnement des applications majeures de bureautique. Sur le plan moins technique, nous continuerons de voir plusieurs collectivités adopter (ou prendre des dispositions leur permettant d’adopter) des logiciels libres en général et GFOSS spécifiquement. Les agences nationale de cartographie, ainsi que divers ministères du gouvernement vont commencer à mandater des approches plus durables pour gérer leurs actifs de données spatiales et leurs applications.
4. Quel est la faiblesse et la force de l’OSGeo selon vous ?
Les faiblesses s’affichent souvent d’elles-mêmes lorsque l’OSGeo tente de faire trop de choses «officielles» sans tenir compte du fait que nos membres sont des bénévoles. Nous avons un Conseil formel d’administration pour aider à établir l’orientation de l’organisation, mais cela n’a pas de sens sans que membres désireux de porter ce flambeau. Nous savons tous qu’on ne peut pas pousser les bénévoles pour réaliser vos besoins, nous ne devrions même pas essayer. Toutefois, cette faiblesse contribuent à souligner le fait que les bénévoles sont l’âme et la substance de l’OSGeo et ne doit pas être négliger simplement parce que nous avons un conseil d’administration et du personnel.
5. Pensez vous que le monde Francophone est plus ou moins dynamique que le monde anglophone ? Principalement, quelles sont les différences entre ces deux mondes selon vous ?
Commençons par les points forts. Le réseau informel de l’OSGeo est de loin notre plus grande force. N’importe qui d’autre pourrait fournir l’infrastructure technique que nous fournissons, mais personne d’autre ne peut rivaliser avec les larges et diverses connexions personnelles que nous entretenons avec les autres. Cela se révèle particulièrement à travers les représentations locales de l’OSGeo et leur croissance continue (environ 2 douzaines la dernière fois que j’ai vérifié). Les représentations ont permis de concrétiser un effort local cohérent qui aide ensuite le groupe mondial plus large de la meilleure manière que ce qu’il pourrait faire à lui seul.
L’autre aspect de notre réseau sont les développeurs de logiciels et les utilisateurs avertis. Naturellement, sans eux nous n’aurions pas de logiciel, mais ils font aussi beaucoup plus. En particulier, ils aident à combler le fossé entre les divers logiciels qui a pour fin de créer une communauté virtuelle plus large à travers de nombreux projets. Par exemple, ceux qui travaillent sur ou utilisent GDAL-OGR peuvent facilement rencontrer d’autres utilisateurs qui pourraient utiliser GDAL-OGR dans un autre contexte, par exemple comme l’accès aux données pour Quantum GIS. Le réseau OSGeo rassemble les utilisateurs et les développeurs d’une manière nouvelle.
Je ne suis pas sûr de comprendre la question parfaitement mais je ne peux donner aucune différence spécifique entre ces mondes. Je me doute, toutefois, que la partie francophone du monde est tellement habitués à traiter les questions de langue que vous avez une perspective unique sur la façon dont les choses peuvent être améliorées ou diffuser d’une meilleure manière. Pour ceux d’entre nous parmi les tribus anglaise, nous pouvons avancer très longtemps sans avoir à traiter avec tous ces problèmes de langue. Je crois que cela nous aide à nous concentrer et à collaborer sur un outil utile, encore un moyen fondamentalement différent que d’autres dans le monde.
En fin de compte ces différences entre les représentations locales, les groupes linguistiques, les régions, etc servent à rendre l’OSGeo et l’écosystème général des GFOSS plus diversifiée et productif. À bien des égards aussi, il nous aide à nous isoler en quelque sorte de nos faiblesses en se propageant trop rapidement, puisque nous avons le reste de la famille qui garde un œil attentif sur nous.
Merci de me donner la possibilité de partager mes idées, j’espère qu’elles seront utiles et permettront des échanges intéressant.
1. Could you present yourself (profesionnal life) and how did you begin to work in GFOSS project?
My career in GIS and data management led to looking for tools that could help publish mapping data within our enterprise systems. At the time, almost 10 years ago, I was working with a lot of natural resources and forestry data and looking for a web mapping application we could use to put the data in the hands of the planners, without needing GIS « interpreters » in the middle. There were not as many options then as there are now. After reviewing several, I settled on MapServer. I almost did a trial of a proprietary map server but was told by the vendor that I should have a consultant help to set it up. In the meantime, it was easy to configure and install MapServer – so I stuck with it and never looked back for several years. which was critical to helping it be sustainable by others in the long term.
2. What is your implication in OSGeo? How did you realize this work?
I had the good fortune to be involved in the founding meeting to start OSGeo. As a volunteer it was an exciting time to see the organisation get started, with so much enthusiasm and desire for success. Several months later the board asked if I would like to fill their need for a staff person who could handle day-to-day issues on a full time basis. I accepted and that was about 3 years ago.
3. What can we hope from OSGeo and GFOSS for the next 3 years?
These are good questions for all of us in these communities since so almost everything is done by volunteers who are experts in their field and desire to see change in the geospatial landscape. From my perspective I believe you will continue to see two areas of particular technical focus: adapting to changing web-based applications and also further development of major desktop applications. On the less technical side, we will continue to see more jurisdictions adopt (or make provisions allowing them to adopt) FOSS in general and GFOSS specifically. National mapping agency, as well as various government departments will start to mandate more sustainable approaches to managing their spatial data assets and applications.
4. What is the weakness and strength of OSGeo among you?
Weaknesses often show themselves when OSGeo tries to do too many ‘official’ things without accounting for the fact that our membership are volunteers. We do have a formal Board of Directors to help set the direction of the organisation, but that is meaningless without members wanting to carry that torch. We all know that you can’t push volunteers to do your bidding, so we should never try. However, this weakness helps underscore the fact that volunteers are the soul and substance of OSGeo and should not be overlook merely because we have a Board and staff.
5. Do you think that the Francophone world is more or less dynamic as english world? Mainly what are the main difference between this two world among you?
Let’s start with the strengths. The informal OSGeo network is by far our biggest strength. Anyone else could provide the technical infrastructure that we provide, but no one else can compete with the broad and diverse personal connections we maintain with each other. This shows itself particularly well through the OSGeo local chapters and their continued growth (about 2 dozen last time I checked). Chapters are helping make a coherent local effort that then helps the broader global group in more ways than it could do on its own.
The other aspect to our network are the software developers and power users. Naturally, without them we’d have no software, however they are also doing so much more. In particular they are helping bridge the gap between various software packages, which has the end effect of making a larger virtual community across many projects. For example, those working on or using GDAL/OGR can easily meet other users who might be using GDAL/OGR in another context, e.g. as backend data access for Quantum GIS. The OSGeo network brings together users and developers in a new way.
I’m not sure I understand the question perfectly but I can’t tell any specific difference between these worlds. I might guess, however, that the Francophone side of the world is so used to dealing with language issues that you have a unique perspective on how things can be improved or delivered in a better manner. For those of us among the English tribes, we can go quite a long time without having to deal with any language issues. I believe this helps us focus and collaborate in a useful, yet fundamentally different way than others in the world.
Ultimately these differences among local chapters, language groups, regions, etc. serve to make OSGeo and the general GFOSS ecosystem more diverse and productive. In many ways too it helps insulate us in some way from our weaknesses spreading too quickly, since we have the rest of the family to keep a caring eye on us.
Thank you for the opportunity to share my thoughts, I hope they are useful and provoke some good discussion at your end.
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