Interview : Assefa Yewondwossen, développeur MapServer
1. Peux tu faire une présentation de ton parcours professionnel et ce qui t’a amené à travailler dans la géomatique open source ?
J’ai commencé ma carrière dans une compagnie de cartographie a Gatineau, QC, LSC 2+1. Cette compagnie faisait essentiellement la production de cartes topographiques canadienne de façon traditionnelle. J’ai joint LSC 2+1 en 1993 en tant que programmeur lorsqu’elle a amorçait un virage technologique dans le but de produire les cartes de façon entièrement digitale. On utilisait dans ce temps les produits LAMPS de la compagnie britannique Laser Scan. On a par la suite développé à l’interne un logiciel de cartographie numérique ACE (Automated Cartography Edition). Ce logiciel est intégré aujourd’hui dans le logiciel Geomatica de PCI Geomatics qui a racheté LSC 2+1. En 2000, j’ai joint l’équipe de DM Solutions qui venait tout juste de commencer à regarder des solutions Open Source pour pouvoir bâtir des applications de Web Mapping pour ses clients existants.
2. Sur quel(s) projet(s) travailles tu et quel est ton implication dans ce projet ?
Je travaille essentiellement sur MapServer et des frameworks bâti autour de MapServer comme Fusion (ou Chameleon il y quelques années). Je suis implique dans le développement de certaines composantes de MapServer, notamment autour des supports OGC, ou encore de Php Mapscript. Je suis aussi implique dans le maintient de MapServer sur la plateforme Windows. Je fait parti du Project Steering Commitee (PSC) qui est entre autre responsable de superviser la direction générale de MapServer, les nouveaux ajouts et de s’assurer qu’il y a des ‘releases’ régulier.
3. Quel est le point fort et le point faible de MapServer selon toi ?
Un des points fort de MapServer selon moi est sa capacité de lire un grand nombre de formats vectoriels et matricielles et de produire une carte de haute qualité et cela dans un délai très raisonnable. En fait je considère que MapsServer fait très bien ce dont il a été initialement conçu. Il faut aussi souligner que l’accès à MapServer/Mapscript a travers différents langage de programmation comme PHP, Python, Perl … a été essentiel pour une adoption massive.
Pour ce qui de point faible, je trouve qu’il est encore un peu difficile pour un nouveau utilisateur de se familiariser rapidement avec MapServer. Je pense qu’il faut continuer les efforts autour des outils d’édition de map file, de production semi-automatisé d’applications web-mapping et ainsi que dans la documentation usager.
4. Quelle est ta vision de l’OSGeo d’un point de vue du projet ?
L’OSGeo apporte selon moi un sceau d’excellence et de crédibilité aux projets qui y sont membre. Le fait qu’un projet passe par un processus bien défini avant d’être considéré un projet à part entière de l’OSGeo permet aussi de rassurer les utilisateurs potentiels. De plus, il s’avère beaucoup plus efficace de promouvoir son projet et l’open source en général a travers l’OSGeo que de façon individuel.
5. Est ce que tes contributions ou la manière de contribuer ont changés depuis la création de l’OSGeo ?
Mes contributions personnelles au projet MapServer n’ont pas réellement changé depuis la création de l’OSGeo. On utilise bien sur les infrastructures communes de l’OSGeo (svn, trac, …) et avons du suivre le processus d’incubation pour être membre, mais chaque projet est indépendamment géré par son propre PSC et sa propre communauté, ce qui est une bonne chose selon moi. Il y a quand même des projets comme OSGeo4W qui m’ont permis de collaborer jusqu’à un certain point avec d’autres projets de l’OSGeo.
6. Comment vois tu l’évolution de MapServer dans les 10 prochaines années ?
Difficile à dire mais je pense (et j’espère) que MapServer sera toujours à l’avant garde du web-mapping. Le fait d’avoir une équipe de développement assez diversifiée (et en augmentation), un nombre élevé de « power-users » et un grand nombre d’utilisateurs est une garantie que ce projet répondra toujours aux besoins du monde de web-mapping dans les prochaines années.
En regardant les deux ou trois dernières années, on se rend compte que MapServer a atteint une certaine maturité et les efforts semblent être plutôt portés sur l’amélioration de la qualité (image, rapidité) et le maintient et ‘upgrade’ de fonctionnalités existantes versus le rajout de nouvelles fonctionnalités. Je vois cette tendance se maintenir dans les prochaines années tout en rajoutant au besoin des nouvelles fonctionnalités dictées par de changement important dans l’industrie.
Merci Assefa Yewondwossen !
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