Infobulle

La communauté d’agglomération d’Avignon est à cheval sur 2 départements, 2 régions. Un beau casse-tête pour le partage de données

Aline, pouvez-vous vous présenter ?

Aline Clozel, je suis ingénieure principale à la communauté d’agglomération du Grand Avignon., responsable d’une toute petite équipe de deux personnes. Je suis en charge du Programme Local de l’Habitat et du développement du SIG où je suis appuyée par un technicien.
J’ai toujours travaillé pour les collectivités locales, donc depuis 22 ans. D’abord comme agent de développement pour deux syndicats ruraux en Lorraine, puis dans un organisme de développement rural et de rénovation de l’habitat.
Economiste et urbaniste de formation, je suis fonctionnaire depuis 10 ans. Au début en tant que responsable de l’Atelier d’Urbanisme de la Ville d’Annemasse, et maintenant comme Directeur Habitat et SIG à la Communauté d’Agglomération du Grand Avignon.
J’ai plongé dans la géomatique à Annemasse. L’atelier d’urbanisme remplissait le rôle de service du plan. Il avait en gestion les données papier, puis numérisées sous Autocad, héritées de la grande époque des Bases de Données Urbaines. Il fallait passer de la culture Autocad à la culture SIG. J’ai beaucoup travaillé avec la communauté de communes, pour construire un SIG intercommunal et l’inscrire dans les procédures de travail de la Mairie.

Quel est votre violon d’Ingres ?

Le farniente !!

Quelles sont les évolutions notables de votre activité ces N dernières années ?

Flash-back depuis 10 ans : Le SIG a véritablement changé de nature en devenant un outil bureautique et maintenant un outil de participation à travers le web. Techniquement tout (ou presque) est prêt pour que ce soit un véritable outil collaboratif et partenarial.

D’après vous, vers quelles directions se situe l’avenir de la géomatique ?

Les plates-formes d’échange et la mise à disposition d’information géographique sur le web

Quelle est votre perception de la géomatique en France par rapport aux autres pays (d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Afrique) ?

Techniquement je ne peux pas juger mais je note qu’en France, il y a encore beaucoup de gardes-fous, de difficultés d’accès aux données, de limitations des processus de partage qui s’expliquent pour la protection des personnes mais qui compliquent notre travail au quotidien.

La crise économique a-t-elle un impact sur vous ?

Pas d’impact direct pour l’instant.

Il faut dire que le budget du SIG est une « babiole » (petite chose) par rapport à d’autres …

Quel est votre avis, votre regard sur l’open-source ?

Extrêmement favorable.
Cela offre la possibilité de partager non seulement les développements, mais aussi les procédures, les méthodes. On ne travaille plus à huis clos.

Quel est votre avis, votre regard sur les globes virtuels (Google Earth, Virtual Earth, Nasa World Wind) ?

Je n’en ai qu’une utilisation personnelle. Les collectivités territoriales devraient tendre des passerelles vers ces outils. Certes ils ne sont pas open-source, mais ils sont faciles d’accès et mettent l’information à la portée de très nombreux utilisateurs. Cela nous fait sortir de nos chapelles.

Que diriez-vous à un jeune qui hésite/qui pense à faire des études de géomatique ?

Le métier de géomaticien est très intéressant, encore jeune, avec des profils très différents. Il permet de travailler dans des équipes à compétences variées.
A mon sens il ne devrait pas être une spécialisation de l’informatique. Sans oublier qu’il vaut mieux ne pas se couper du terrain.

Depuis combien de temps connaissez-vous GeoRezo, et comment êtes vous arrivé à le connaitre ?

Depuis 2005, au début du forum. J’étais en recherche d’information technique, et c’est un moteur de recherche qui m’y a menée.

Qu’appréciez-vous le plus, qu’appréciez-vous le moins sur GeoRezo ?

Il y a une vraie participation. C’est un vrai lieu d’échanges, avec un vrai souci de partager (1)

J’y trouve ce que je cherche, et en général c’est de la méthode.
La réactivité également. Les gens y parlent librement sans pour autant se cacher derrière des pseudos alambiqués ou qui leur permettraient de dire n’importe quoi.

(1)  à ce propos j’en profite pour remercier Yves qui m’a bien dépannée sur SDI

Quels services utilisez-vous sur GeoRezo (forums, Job/CV, Biblio, Agenda, Annuaire, Wiki, Blogs) ?

Les forums, le wiki et Job (pour passer des annonces)

Que venez-vous chercher sur GeoRezo ?

Des informations pratiques.
De la prise de recul par rapport aux autres.
Sans polémique

Que pensez-vous de GeoRezo ? Lâchez-vous !

Pour moi, c’est LE portail de référence en géomatique. C’est là où l’on trouve les infos et les idées nouvelles.

Quelle question aimeriez-vous poser à GeoRezo ?

D’où vient le courage des bénévoles et des participants assidus ? D’où tirez-vous votre énergie ?

Quelle question souhaitez-vous que GeoRezo vous pose ? … et quelle est votre réponse à cette question

• La question : Comment voyez vous votre métier ?

• un métier technique

J’ai fait mes études dans l’aménagement du territoire mais finalement j’aurais du m’orienter vers un métier technique.
J’aime bien intégrer mon métier dans un cadre général, dans un objectif, dans un projet mais j’aime bien aussi développer des réalisations concrètes et c’est ce que me permet le côté technique du SIG : organiser des données dans une base de données, rédiger des requêtes et faire des analyses spatiales,

• des dimensions méthodologiques :

parce que le SIG est relativement jeune il doit se poser en permanence des questions en matière d’organisation : trouver le modèle ou la norme qui puisse être partagée tant pas ses concepteurs que par ses utilisateurs, tant par les sigistes que par les utilisateurs métier.
Pour l’instant en matière de SIG rien n’est figé mais tout le monde cherche et c’est ça qui m’intéresse.
A l’inverse je crois que quand tout sera normé, et même si je milite pour ces normes, je ne serai plus intéressée par le métier…

• une organisation partenariale :

J’aime bien le côté « centre de ressources » du SIG. Çà donne l’impression d’être au coeur d’un ensemble, un maillon important, à la disposition des autres, et les autres légitiment le SIG.
L’évolution du SIG sur des technologies web permet maintenant de rentrer facilement dans ces shémas participatifs et pour moi c’est une évolution majeure des dernières années. Cà me renvoie à mon engagement d’origine dans le développement local car il n’y a de développement qu’en s’appuyant sur des ressources locales et notamment humaines. C’est pareil avec le SIG : il n’existe qu’avec des utilisateurs

Sélectionnez dans les archives des forums du GeoRezo vos échanges préférés, ceux qui vous ont marqué, amusé, étonné, énervé…

• organisation des bases de données SIG – mars 2006 [1]

Pourquoi ce choix :
parce que j’avais l’impression d’avoir posé la même question quelques semaines avant [2] et je n’avais obtenu aucune réponse. Donc ma question devait être mal posée. Mika a posé la même question (à mon sens) et a recueilli plein de réponses très intéressantes. Depuis je fais attention à bien formuler mes questions. Comme ma dernière « Métadonnées pour (la) nulle »[3] : je crois qu’au moins elle est facilement compréhensible. J’ai reçu des réponses variées et intéressantes.
[1] http://georezo.net/forum/viewtopic.php?pid=47941
[2] http://georezo.net/forum/viewtopic.php?pid=46676
[3] http://georezo.net/forum/viewtopic.php?id=61125

• Les échanges sur ForestryGIS [1] et  Tatukgis [2][3]

Pourquoi ce choix :
parce que je trouve sympa de pouvoir apporter des éléments que l’on a un peu décortiqués et qui peuvent aider les autres, même si ce n’est pas de l’utilisation avancée des outils [4][5]
[1] http://georezo.net/forum/viewtopic.php?pid=55090
[2] http://georezo.net/forum/viewtopic.php?pid=122215
[3] http://georezo.net/forum/viewtopic.php?pid=128780
[4] http://georezo.net/wiki/main:logiciels:tatukgis
[5] http://georezo.net/wiki/main:logiciels:fgis

Aline, merci !!

Propos recueillis par l’équipe du GeoRezo