Brice, un géomaticien au service des pompiers …
10ans | 30 juin 2009Brice, peux-tu te présenter ?
Brice Gal. J’ai 35 ans, je suis géographe et géomaticien, grade d’ingénieur territorial, au Service départemental d’incendie et de secours de la Haute-Savoie (SDIS74), là où j’ai débuté. Et je ne suis pas pompier !!!
J’ai fait mes études à l’institut de géographie alpine, rattaché à l’université des sciences Joseph Fourier de Grenoble. C’était la première fac à dispenser des cours dans le domaine des SIG. J’ai fait un DEA sur 2 ans (1999-2001) tout en travaillant au SDIS. Auparavant je suis parti une année ‘Erasmus’ en Angleterre, à l’Université de Nottingham, qui était alors bien plus avancée qu’en France puisqu’elle proposait un master international en SIG.
J’ai découvert le SDIS un peu par hasard, suite à un stage.
Parallèlement, j’anime une mailing-list dédiée à l’application du SIG dans les SDIS. En tant que « tête de réseau SIG des SDIS » j’assure également le lien avec le groupe SIG-Topo de l’AITF.
Quel est ton violon d’Ingres ?
Pour la tête, l’histoire du patrimoine local (en particulier une montagne près de chez moi, le Salève) et les romans historiques. Et pour les jambes, le triathlon.
Quelles sont les évolutions notables de ton activité ces N dernières années ?
Sur les 10 dernières années, c’est clairement l’arrivée d’internet dans les activités professionnelles. Souvenons-nous quand la messagerie était encore un outil confidentiel. Internet a été une vraie révolution pour travailler. Puis le net s’est immiscé dans les logiciels de carto. Aujourd’hui la logique des licences mono-poste, c’est terminé ! Le corollaire a été le développement des réseaux, l’augmentation des débits, et celle de la puissance des machines. Pour notre première ortho-photo, une machine standard n’ouvrait que quelques dalles au format tif.
Sur l’aspect données géographiques, c’est la fin de la quête du Graal, du temps où, quand elles existaient, elles étaient chères. Elles se sont maintenant démocratisées, sur un marché « concurrentiel ».
Autre révolution : la démocratisation du GPS, sa miniaturisation et tous les usages qui en découlent, ou qui restent à inventer. Je suis fan !
D’après toi, vers quelles directions se situe l’avenir de la géomatique ?
Techniquement :
- l’extension des architectures trois tiers, de plus en plus vers du web avec des clients légers
- également la fin de la séparation entre données internes et sur le net, avec les web-services
- la portabilité des solutions, avec de la carto facilement embarquée…
- et des référentiels quasi gratuits ! Allez, on y croit !!
Quelle est ta perception de la géomatique en France par rapport aux autres pays (d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Afrique) ?
Par rapport à l’Angleterre (pays avec lequel je peux vraiment faire la comparaison), la France était largement en retard il y a 10 ans. Le retard s’est comblé petit à petit.
En retard par rapport à l’Amérique du Nord ; et en Europe, la Suisse me semble plus avancée.
La crise économique a-t-elle un impact sur toi ?
Directement non.
Mais indirectement oui, par les tendances qui s’annoncent en terme de politiques budgétaires.
Quel est ton avis, ton regard sur l’open-source ?
C’est une alternative aux solutions classiques, qui permet de mutualiser les développements, ébranler les monopoles des éditeurs. Bien sûr les coûts sont toujours là, sauf qu’ils ne sont plus sur les licences.
Quel est ton avis, ton regard sur les globes virtuels (Google Earth, Virtual Earth, Nasa World Wind) ?
Ils ont permis la vulgarisation de l’information géographique auprès du grand public. C’est un monstrueux « coup de pub » qui n’a pas fini de jouer des tours aux professionnels. Les utilisateurs ne comprennent pas le décalage entre GE et une application professionnelle.
Dans mon domaine d’activité, leur usage n’est pas encore compatible avec des solutions sécurisées, pour lesquels nous avons besoin de garder la main-mise sur les serveurs et leur contenu (garantie de fonctionnement 24h/24).
Que dirais-tu à un jeune qui hésite/qui pense à faire des études de géomatique ?
Fais-le, mais fais à côté une toute autre spécialisation complémentaire, comme du droit administratif ou de l’informatique ‘pure et dure’. Il faut renforcer sa double compétence.
Depuis combien de temps connais-tu GeoRezo, et comment es-tu arrivé à le connaitre ?
Depuis 1999. C’est mon fournisseur de solutions sur AutoDesk Map qui me l’a conseillé. Coucou Yannick !!!
Qu’apprécies-tu le plus, qu’apprécies-tu le moins sur GeoRezo ?
- Le plus :
C’est LE portail de référence, il fait foi, il est connu de la communauté.Il est bien structuré, et les forums sont réactifs.
On sent une volonté de le faire évoluer.
- Le moins :
Il n’y a plus d’échanges francs de points de vue. L’anonymat et les pseudos m’irritent.
Les questions récurrentes lui font perdre de son sens.
Les règles de la netiquette sont beaucoup moins suivies.
Quels services utilises-tu sur GeoRezo (forums, Job/CV, Biblio, Agenda, Annuaire, Wiki, Blogs) ?
Les forums (beaucoup moins qu’auparavant) et [job] pour les recrutements.
Cà serait une bonne idée d’interfacer le wiki et les forums…
Que viens-tu chercher sur GeoRezo ?
Il y a quelques années, c’était de l’aide et du débat.
Maintenant c’est de l’information et du service (Job). Je suis devenu plus consommateur et moins contributeur. Manque de temps, mais dès que je peux … je donne un avis, un retour d’expérience.
Que penses-tu de GeoRezo ? Lâche-toi !
Les gens du GeoRezo sont sympas et motivés. Ils prennent de leur temps.
Le portail s’est institutionnalisé, c’est le livre ouvert, voire l’encyclopédie de la géomatique francophone.
Quelle question aimerais-tu poser à GeoRezo ?
Quand organisez-vous le GeorezoEvènement ?
Quelle question souhaites-tu que GeoRezo te pose ? … et quelle est ta réponse à cette question
Ai-je envie de rester toute ma carrière dans la géomatique ?
oui et non…
Oui pour l’instant car la géomatique évolue encore beaucoup et il y a encore de quoi creuser.
Non car il n’est pas néfaste d’en sortir et, curieux de nature, je suis attiré par plein d’autres domaines. C’est aussi pour cela que j’ai choisi de rester dans la fonction publique territoriale.
Mon mandat d’élu local m’a permis de voir l’activité des pompiers de ‘la territoriale’ sous ses 2 facettes.
Brice, merci !!
Merci aussi à Georezo (pourvu que ça dure !), et bonjour à Pat-le-Crabe
Propos recueillis par l’équipe du GeoRezo
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