Un point de vue sur la conférence INSPIRE 2016
Au moment où les présentations françaises (et en anglais!) sont accessibles sur le site du CNIG, il m’a paru utile de partager un point de vue personnel sur les principaux points remarqués cette semaine.
– l’enjeu de s’appuyer sur des cas d’utilisations concrets met au premier rang des préoccupations partagées la nécessité de définir qui sont les utilisateurs, ne seraient que pour gérer les priorités d’évolution. Enfin, on en parle depuis 2013!
Il est apparu qu’il fallait sans doute séparer les utilisateurs dans les autorités publiques, qui répondent à des missions de service public déterminées, des utilisateurs du domaine privé ou associatif qui ont des réutilisations par définition imprévisibles.
Pour autant, l’ensemble de ces acteurs finit toujours par contribuer à servir le même habitant.
– l’enjeu de l’open data est désormais placé à un niveau équivalent ou supérieur au précédent. Il y a eu beaucoup de déclarations sur « ce qu’il faudrait faire » côté open data mais rien de bien clair sur comment relier les deux politiques.
Toutefois, même si ce n’est pas du tout nouveau, de plus en plus d’acteurs, et plus seulement le secteur privé, réclament une ou des licences unifiées au niveau européen.
A mon sens, cela ne pourra survenir qu’avec une réglementation (européenne). La prochaine révision de la directive sur les informations du secteur publique (dite PSI) est prévue pour 2018 (déjà!? Ne vient-on pas de transposer la dernière révision?) et la Commission européenne pourrait s’en saisir. L’Open Government Partnership pourrait-il aider ?
– un débat intéressant s’est développé sur l’impact du nouveau règlement européen pour la protection des données personnelles sur INSPIRE. Plusieurs pays (dont la France) pensent que cet impact est nul, mais il est manifeste que les analyses sont divergentes dans l’Union. Un sujet pour l’année prochaine ?
– l’intervention franco-allemande en plénière a été appréciée. Nous y mettions en avant que l’interopérabilité à petite échelle était la seule utile pour les projets transfrontaliers, et aussi que le poids bureaucratique des licences pèse autant que le prix pour écarter les données officielles au profit d’Openstreetmap. Présentation ici et résumé là.
– début des échanges informels sur Elise, la partie géographique du programme européen pour l’administration électronique, dit ISA2. Celui-ci est doté de 131 000 000 €. Ce qui m’a été présenté est très conventionnel (toponymie, adresse, parcelles cadastrales…). C’est de plus en contradiction avec les résultats précédents qui tendraient à promouvoir l’interopérabilité à petite échelle et des cas d’utilisations concrets. Au même moment, Bruce McCormack (un des activistes à l’origine d’INSPIRE) démontrait que l’adresse postale n’embrasse qu’une fraction des besoins. Et si on profitait de ces millions d’euros pour faite autre chose sur l’adresse que reprendre les solutions du 19ème siècle ? J’y reviendrais.
A côté de cela, plusieurs réunions informelles se sont tenues pour préparer la conférence européenne INSPIRE de Strasbourg 2017, annoncée lors de la session de clôture. Cette annonce d’une organisation commune entre deux pays, franco-allemande en l’occurrence, est une première et a été précédée d’une intense activité diplomatique. Il n’est pas impossible (!) que j’y revienne dans les mois qui viennent. Ceux qui trouveront une explication rationnelle à la première diapositive pourront la proposer sur Géorezo.
En attendant, notez la date : du 6 au 8 septembre 2017, à Strasbourg!
Tags: conférence, généralités, INSPIRE, Strasbourg 2017