INSPIRE by clouds

Dis comme cela, on sent comme un frisson d’inquiétude dans l’assistance. Je vais essayer de décomposer cette affirmation en petits morceaux (cela peut prendre quelques billets). Surtout, je vais faire court, donc schématique. Les commentaires sont ouverts pour toute précision souhaitable.

La source est le futur règlement sur l’interopérabilité des données et des services (dit abusivement « spécifications de l’annexe I »), qui fixe les systèmes de coordonnées légaux dans INSPIRE. Il a été adopté le 14 décembre.

Allons-y.

Pourquoi le Lambert 93 n’est pas accepté dans la directive?
Parce qu’INSPIRE traite du territoire de la Communauté européenne, et que la projection Lambert 93 n’existe qu’en France. Il ne pouvait être question de prendre dans la règlementation européenne chaque projection nationale.

Quels sont les systèmes légaux?
Pour faire court, l’ETRS89, qui s’appelle en France métropolitaine le RGF93. Il est utilisable dans sa forme cartésienne, géodésique 3D (latitude, longitude et hauteur sur l’ellipsoïde) ou géodésique 2D (latitude, longitude). Voir la page Wikipedia pour en savoir plus, notamment les liens externes (je l’ai mise à jour pour l’occasion).
Et trois projections : Lambert azimutale équivalente ETRS89 ; Lambert conique conforme ETRS89 (rien à voir avec Lambert93); Mercator transverse ETRS89.
Comme ces projections sont conçues pour la surface européenne, elles sont inadaptées pour un usage national ou local.
Bref, le RFG93 devient concrètement le seul système de coordonnées légal pour le partage des données géoréférencées dans le cadre d’INSPIRE.

Comment va-t-on faire?
En pratique, ce n’est pas une telle catastrophe que cela.
1/ On passe rigoureusement (donc facilement si on se met à la place d’un ordinateur) du L93 et RGF93 et vice-versa (idem pour les coniques conformes 9 zones). Vous avez donc fait le plus gros travail en passant des Lambert zones en L93.
2/ Vous pouvez conserver vos données stockées en L93 et opérer la transformation à la volée lors de la publication sur internet. Il semble que cela soit finalement assez performant.
3/ Du coup, la balle est, en première approximation, essentiellement dans le camp des éditeurs : leurs outils devront vous proposer cette fonctionnalité. De préférence avant le 9 novembre 2011, date limite pour la conformité des services de consultation.
4/ En plus de la publication en RGF93, rien n’empêche de publier aussi en L93. Quoique je ne pense pas du bien du stockage en projection (qui mesure à la règle des distances dans une base de données?), je n’ai aucun doute que les habitudes de la galaxie Gutenberg survivront encore un peu. Donc la plupart des français utiliseront le service web en L93.

Que reste-t-il à faire?
Tout. Et d’abord avoir des outils qui transforment à la volée les coordonnées, facilement intégrables dans nos architectures informatiques…
Et, peut-être, prendre le temps de (re)lire les fondamentaux sur les systèmes de références et les projections associées, notamment sur les sites du CERTU et de l’Ecole nationale des sciences géographiques.

Tags: conformité, données, ETRS89, impacts, Lambert93, RGF93, spécifications

Cette entrée a été posté le jeudi, janvier 7th, 2010 et est rattachée à impacts. Vous pouvez suivre les autres commentaires en vous abonnant au flux RSS 2.0. Les réponses sont maintenant closes, mais vous pouvez laisser un trackback depuis votre propre site.