La carte, plus que la superposition des couches
(suite du billet Une carte est-elle dans INSPIRE?)
Une autre considération qui alimente le débat est basée sur le fait qu’une carte est un empilement de couches. Une couche est définie par le règlement européen sur l’interopérabilité du 23 novembre 2010 (article 2, alinéa 11) de la façon suivante : « une unité de base des informations géographiques susceptible d’être demandée sous la forme d’une carte à un serveur » ; comme une carte, elle est donc une représentation d’une série de données, mais d’une série « de base », ou élémentaire, à laquelle nous avons donné le nom spécifique de « jeu », pour la distinguer des autres séries (cette définition n’est pas universellement partagée, beaucoup considérant les termes de « série » et « jeu » comme synonymes).
On pense parfois que seules les couches (c’est-à-dire les séries élémentaires) seraient concernées par Inspire. Mais ce n’est pas le cas, car la directive donne au concept de série de données un sens très large (le rassemblement de plusieurs séries est encore une série) et tous ses articles concernent les séries (et les ensembles de séries, et les services), sans aucune distinction du caractère élémentaire ou agrégé de ces séries.
En outre il faut bien prendre en considération le fait que la directive Inspire n’est pas une directive technique (certes les apparences sont trompeuses…). Ses objectifs sont politiques, et aussi économiques : elle vise à améliorer les politiques environnementales, en favorisant la réalisation d’études et la prise de décision dans un cadre démocratique, avec un bon niveau d’information de tous les acteurs et du grand public. Elle a aussi pour objectif de favoriser la croissance économique et la création d’emplois à travers le développement non seulement du secteur de l’information géographique, mais aussi des nombreuses activités qui ont besoin d’utiliser des données géographiques pour créer de nouveaux services.
Il s’agit notamment de publier sur Internet les informations géographiques produites par les autorités publiques. Et cette publication est d’autant plus fructueuse que ces informations sont pertinentes, qu’elles ont du sens.
Or une carte est généralement plus pertinente que les couches qui la composent. D’ailleurs si une autorité publique s’est donné le mal de produire une carte, c’est qu’elle y a vu un intérêt.
Ainsi, la couche des sites Seveso, c’est intéressant. La couche des écoles, c’est intéressant aussi. Mais une carte superposant ces deux couches, c’est très très intéressant.
La couche des espaces protégés est intéressante. Celle des variantes d’un tracé routier aussi. Mais la carte permettant de covisualiser les deux présente un intérêt évident.
(à suivre)
Tags: carte, généralités, INSPIRE