La fin de la saisie manuelle des métadonnées?
Le principal enseignement de la journée INSPIRE du CNIG a été l’importance première de l’animation. Les trois intervenants du matin, DREAL Poitou-Charentes, Lorient Agglomération et PIGMA, ont tous mis largement en avant l’importance de celle-ci pour la réussite du partage des données.
Or, l’atelier « Accompagnement » de l’après-midi a tout aussi largement mis en évidence l’inefficacité relative des formations aux métadonnées et autres « métadonnées parties » : elles sont importantes pour la bonne compréhension des producteurs/réutilisateurs, mais il n’y a pas de corrélation entre ces actions-là et la croissance des métadonnées partagées. Le CRIGE PACA a obtenu en 4 mois d’accompagnement intensif d’une agglomération plus de métadonnées qu’en deux ans et demi dans toute la région (ce qui laisse bien comprendre l’énormité du patrimoine à couvrir), mais n’a pas les moyens de généraliser cette procédure.
Une part importante de l’animation paraît donc consommée sans résultats probants, au détriment des objectifs réels de l’animation que sont une meilleure gestion territoriale et la meilleure efficacité des services publics. Cela pose question!
Par ailleurs, nous savons que beaucoup de métadonnées ont des champs vides, et que la mise à jour, là comme ailleurs, est plutôt négligée (et je suis gentil). Ce constat s’ajoute à ceux déjà connus : des saisies trop lourdes, des champs abscons, des mises à jour parfois encore plus lourdes, tout ça pour servir des usagers qui n’arrivent pas toujours à exploiter ce qu’ils lisent.
Bref, nous avons un problème. Car les métadonnées restent indispensables pour gérer son patrimoine et permettre de trouver les données dont on a besoin.
Quelles pourraient être les pistes d’amélioration?
1/ réduire la saisie manuelle à l’essentiel. Il y en a 6 qui ne peuvent venir que du producteur :
- Intitulé du jeu de données : son titre
Résumé : à quoi répond-il?
Mots-clés : de quoi parle-t-il? (pour les moteurs de recherche)
Généalogie : quelles sources ont été exploitées et par quelle méthode?
Résolution : quelle est l’échelle d’emploi privilégiée?
Restrictions concernant l’accès public : la diffusion par défaut. Dans le cas contraire, quelle est l’éventuelle restriction opposable?
2/ déployer des outils pour remplir les autres automatiquement.
3/ diffuser le tout avec une interface adaptée aux « gros doigts » (selon la terminologie de Fabrice Phung, qui fait florès), c’est-à-dire aux gens pressés extérieurs au domaine qui ont autre chose à faire que perdre du temps à nous comprendre.
Les métadonnées essentielles devraient pouvoir être saisies au plus court par le producteur métier, directement depuis son poste de travail. Un module de QGiS ou un outil bureautique est adapté si on n’a pas d’outil intégré.
Les autres éléments de métadonnées devraient être fabriqués par un logiciel dont le service métier ignorera tout – et nous aussi! Ainsi, la mise à jour d’un arrêt de bus n’obligera pas à refaire sa métadonnée, qui sera mise à jour sans intervention humaine. Ce n’est pas une illumination : le ministère de l’écologie (MEDDE) déploie cette méthode pour ses outils internes, même si des gains d’automatisme sont encore possibles. C’est l’avenir.
NdB : de la même façon, le MEDDE a prévu de créer en même temps automatiquement les flux WMS (pour la consultation) et WFS (pour le téléchargement). Les symbolisations ne sont pas encore intégrées (avec le standard SLD), ce qui rend ces WMS inexploitables pour le moment, mais cela viendra un jour. Avis aux développeurs!
Tags: animation, libre office, métadonnées, Qsphère, saisie manuelle