Le futur des IDG, vu du JRC (et un peu d’ici)
Des collègues du JRC, la direction générale multi-technique de la Commission européenne, publient ces jours-ci un article sur le futur des IDG : « From Spatial Data Infrastructures to Data Spaces—A Technological Perspective on the Evolution of European SDIs ». Même si ce papier n’engage qu’eux et non la Commission, comme on dit, la qualité des signataires, qui sont nos interlocuteurs du plus haut niveau au JRC, mérite qu’on s’y attarde. Et vous jugerez par vous-même s’il ne retient qu’une « perspective purement technologique »!
Les dix premières pages dressent un tableau exhaustif du contexte et de la situation actuelle avec tous les passages obligés dans ce type de publication. Le point 4, intitulé Europe’s SDI Post-2020, porte plusieurs points qui confirment des diagnostics et des évolutions déjà perceptibles à l’été 2018.
Extraits choisis (parfois en version originale, pas le temps de tout traduire). Mes commentaires sont entre crochets.
L’introduction du point 4 cite l’abondance de données qui créent l’embarras du choix, aggravé par l’obscurité des licences [hors Licence ouverte & Creative common, bien sûr]. Elle insiste sur la préservation des investissements en plaidant pour des évolutions graduelles.
4.1. From Data Infrastructures to Data Spaces
« le risque existe que l’IDG reste trop centrée sur les producteurs », « l’assertion qu’il suffit de publier des données au travers de services interopérables pour créer des bénéfices ne tient pas » [ce qui était juste le principe de base d’INSPIRE], « Il faut considérer les producteurs et les utilisateurs, mais aussi tous les intermédiaires & il vaut mieux considérer que la notion de « spatial » n’est plus spéciale ».
4.2. Organisational Principles
4.2.1. Co-Design by Default
« The development of Europe’s SDIs, and the INSPIRE infrastructure in particular, pioneered mechanisms for co-creation and co-design of consensus-based technical arrangements. However, this approach (i) represented at large the perspective of those who participated in the drafting, that is, data providers, and (ii) took too long for the arrangements to be endorsed and adopted. As a consequence, other stakeholders such as software vendors and users were not fully included in the process.(…)
That is why, a rigid process which roots all developments into a particular standard or technology makes very little sense. » [Si cela ne vise pas les standards OGC, je ne sais pas de quoi ils parlent].
4.3.1. Data Structures Based on Spatial Features
Despite new technological developments, the need for the use of structured data with clearly defined semantics cross multiple domains still remains. A simple yet extensible data structure based on INSPIRE semantics and features (spatial objects) instead of the 34 INSPIRE data themes would be well supported by client applications and libraries.
« Une telle solution serait très proche de celle utilisée par OSM ou de Darwin Core Archive (DwC-A), standard de données de la biodiversité ».
Both of those initiatives document the encoding approach on wiki pages through clear examples, and in the case of OSM pictures of spatial objects. The latter would be, for example, a nice addition to the currently existing INSPIRE Registry. »[Je ne suis pas sûr de bien interpréter cette phrase : s’agirait-il d’intégrer les tags obligatoires d’OSM dans le registre INSPIRE?].
4.3.2. Encoding-Agnostic Approach
The notion of dataset distributions as defined in the Data Catalog Vocabulary–DCAT [82] might be endorsed in order to provide different representations of a dataset thus increasing the flexibilit in making the data available to stakeholders with different needs. In accordance with the DCAT specification, through distributions datasets might be available in multiple serialisations that may differ in various ways, including natural language, media-type or format, schematic organisation, temporal and spatial resolution, level of detail or profile.
4.3.3. Mainstreaming IT-Related Developments
With regards to the access to data, the use of APIs offers many opportunities for providing easy access to data and enlarge the user base beyond the typical geospatial expert. Not only would APIs allow for simplifying the access to data, but they would also help to better understand user demand. In addition, the use of fine-grained loosely coupled services, together with lightweight protocols would help improve the usability of geospatial data.
Conclusion des auteurs
Après le résumé des points précédents, les auteurs citent quelques points qu’ils décrivent comme hors de leur sujet :
-Harmoniser et rendre accessibles les données de peu d’intérêt pour les utilisateurs alors qu’on ne se concentrent pas sur celles des données qui sont les plus hautement désirées a peu de sens. [C’est très exactement le virage de 2018-2019 sur les données prioritaires et celles de couverture nationale]. Une mantra souvent entendue dans les conférences est qu’il faut s’inspirer des utilisateurs. Cependant, une approche concrète et pragmatique pour ce faire est toujours manquante.
– « Dans ce contexte d’une complexité croissante, la gouvernance de la donnée est un défi. Tandis qu’il y a des preuves de réussite de développements liés à la donnée au niveau urbain, plus le niveau de territoire ets élevé, plus faibles sont les preuves de réussites comme la durabilité des bonnes pratiques » [Je ne partage pas cette analyse, peut-être liée à une spécificité de l’IDG française].
A part ce dernier point, je ne vois pas ce qui serait différent de l’analyse portée par la France jusqu’ici. Qu’en pensez-vous?