samedi, 20 avril 2024

Intégrer OpenStreetMap dans une pratique professionnelle

 

Jean-Louis Zimmerman et Tony Emery sont de très actifs « mandataires grand sud-est » de l’association OSM. Tous deux employés à la ville d’Orange, Jean-Louis est urbaniste et Tony l’accompagne dans ses aventures en tant que responsable du SIG.
Comment la ville d’Orange est elle devenue le héraut d’OpenStreetMap en France, ou du moins en région PACA ?

Au départ, nous avons là une organisation SIG assez classique avec des postes déployés en local ou en en mode web, de manière notamment à permettre la consultation du cadastre.
Vient ensuite la volonté de construire des données avec un partenaire ce qui suppose une plateforme partagée. Le projet portait sur le développement économique du territoire en lien avec la CCI. Il s’agissait de réaliser un état des lieux des zones d’activité, recenser les acteurs économiques, identifier les terrains et locaux disponibles.
La plateforme Google a d’abord été utilisée mais celle-ci n’offre ni norme, ni réelles règles de partage. Les atouts d’OSM se sont révélés nombreux :

  • une certaine qualité des données, et une croissance exponentielle de celles ci,
  • un modèle de partage sous forme de licence libre avec une véritable base mondiale collaborative,
  • le foisonnement d’applications mobiles dédiées,
  • les facilités d’accès et de mise à jour.

 

Mais comment peut on enrichir les données ?

OSM, comme son nom l’indique, n’est il (elle ?) pas destiné seulement à présenter les routes du monde entier ? La richesse des données intégrées dans OpenStreetMap va aujourd’hui bien au delà d’un simple repérage routier et ce encore plus depuis que le cadastre est accessible.
Dans le cas d’Orange, il a fallu enrichir la nomenclature dédiée au développement économique. La plateforme OSM a permis de mobiliser quelques volontés locales qui ont complété les relevés des agents de la Ville. Au final OSM présente une véritable  « plan de ville ». A tel point que cette base a servi de support à l’édition papier du plan d’Orange à partir de la solution Lizprint. A cette étape une véritable validation des élus était indispensable, ils ont pleinement appuyé cette démarche d’autant qu’elle permettait de réaliser des économies substantielles par rapport aux solutions traditionnelles d’édition de plans de ville.

Pour les phases de mise à jour les plus conséquentes les données sont intégrées dans le logiciel SIG de la Ville, en l’occurrence ArcGis et son extension gratuite « ArcGIS editor for OpenStreetMap », puis ensuite reversées sur OpenStreetMap à l’aide de cet outil. La Ville a même permis le développement d’un nouvel outil dénommé LizWatch qui permet d’interroger les données OSM pour connaitre l’historique de leur création. Ainsi peuvent être développées des requêtes historiques utiles à la lecture de l’évolution des territoires. Autre initiative, le relevé des données liées au handicap que l’on retrouve dans une appli dénommée lizmobility.

 

Une évolution majeure dans les usages d’OSM

La plateforme OpenSteetMap peut aujourd’hui s’intégrer dans une pratique et un environnement professionnel car les outils traditionnels du SIG permettent désormais d’accéder et de travailler sur des données OpenStreetMap. Elle permet par ailleurs de solliciter de nombreux contributeurs pour des relevés que les équipes professionnelles ont de plus en plus de mal à constituer et à maintenir. Elle permet également de mettre en place des opérations de collecte des données communes à plusieurs organismes : collectivités, chambres consulaires, associations, etc.

L’engouement actuel pour cette plateforme collaborative favorise le développement d’applications, notamment mobiles, ce qui ouvre de nouvelles possibilités aux étapes de collecte de données sur le terrain.

OpenStreetMap offre aux collectivités la possibilité de mettre en ligne un plan à jour de leur territoire sans développer de produit spécifique sous forme d’accès grand public. Les initiatives de cartographie collaborative sont aujourd’hui extrêmement nombreuses. L’ouest de la France, avec la commune de Plouarzel, est pionnière dans l’organisation de « cartoparties » qui permettent de lancer le dessin complet d’un village. Le principe est de mobiliser la population tout en lui apprenant comment contribuer à OSM. Un projet est également en cours de montage avec l’appui de GéoBretagne pour mobiliser les lycées et améliorer la couverture OSM dans cette région.

Néanmoins, OpenStreetMap a aussi ses lacunes. Rançon du succès, il s’agit d’une base en perpétuelle évolution et qui ne présente pas une donnée homogène. Et bien sûr, n’importe qui peut apporter des modifications : à la fois la couverture et la qualité des données ne sont pas assurées. Pourtant force est de constater que cette base mondiale accède aujourd’hui à une qualité réelle et couvre parfois des secteurs que les cartographies traditionnelles couvraient difficilement.

 
Pour aller + loin :
Wiki d'OpenStreetMap : http://wiki.openstreetmap.org/wiki/FR:Main_Page
Découvrir la cartographie collaborative : http://fr.flossmanuals.net/openstreetmap/
La carte OSM : http://www.openstreetmap.org/

 

Article rédigé avec l’aide de Tony,  Jean-Louis, Lydie, Jean-Michel, Gilles, et les modérateurs du GeoRezo  … merci à tous.

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