mercredi, 18 décembre 2024

L’urbaniste et le SIG

Voilà une discussion du forum géomatique qui m’intéresse rien que pas son titre …

Commençons par partir de la question posée :

« Je travaille comme architecte dans un cabinet d’urbanisme/paysagiste. Nous intervenons sur de la maîtrise d’oeuvre urbaine et des études de planifications. (nous ne faisons pas de PLU). Nous nous questionnons sur la pertinence de nous équiper en logiciels SIG. Plusieurs questions se posent.

  • Connaissez-vous des urbanistes, êtes vous un urbaniste utilisant des logiciels SIG ?
  • Qu’est-ce que cela a apporté dans votre pratique ? en phase diagnostic ? en phase OAP ? en phase opérationnelle (ZAC notamment) ?
  • Par quelle formation êtes-vous passé et quelle durée de formation ? Existe-t-il des formations sur les logiciels SIG orientées urbanisme, principalement dans le Sud-Ouest ou à Paris ? « 

Première question : quelle est la pertinence de s’équiper en logiciels SIG ?
Je reprendrais l’avis de thomas : « En fait, je n’arrive pas du tout à comprendre comment vous faites pour vous passer d’un logiciel SIG, ça me parait carrément impensable », voilà une réaction largement partagée par ceux qui en ont fait leur outil de travail quasi quotidien.

Deuxième question : connaissez vous des urbanistes, êtes vous un urbaniste utilisant des logiciels SIG ?
Oui, nous sommes nombreux. Et même si avant on utilisait la planche à dessin, les trames sur les calques, et des repérages plus ou moins aléatoires, je ne vois pas aujourd’hui comment y revenir. Je reprend toujours l’exemple d’un collègue qui en 2005 avait fait le repérage des propriétés publiques par enquête auprès des collectivités, alors que c’est beaucoup plus facile et plus fiable avec la matrice cadastrale (qui il est vrai est complexe) !

Dernière question : par quelle formation êtes vous passé ?
Alors là il n’y a pas de réponse toute faite. Je dirais que tout dépend de votre capacité à rentrer dans la logique SIG :

  • une logique de données comme le rappelle Christophe, des données qu’il faut organiser, qu’il faut superposer, de manière simple ou bien carrément dans un système de gestion de bases de données.
  • et un usage à travers divers logiciels SIG qui sont désormais très accessibles. J’aurais tendance à dire que si vous savez utiliser Autocad et que vous avez bien compris les principes du SIG : superposer des données en respectant bien leur projection, vous saurez aussi vous mettre au SIG. D’autant qu’il existe maintenant des logiciels libres qui ont des développements intéressants. Mak6 évoque même un module 3D pour Qgis avec QGIS2threeJS.

Il n’existe pas à proprement parler de logiciel SIG orienté urbanisme : les services Etat s’appuient de plus en plus sur Qgis mais utilisent également mapinfo, les agences d’urbanisme utilisent fréquement arcgis, les bureaux d’étude utilisent souvent mapinfo, les collectivités sont elles aussi souvent sous arcgis mais également plein d’autres systèmes comme geoconcept ou éditop ou élix …

Ca a été dit le SIG est un système d’information pas simplement un logiciel, mais il ne faut pas se laisser rebuter par cette entrée en matière, les outils et données disponibles sont aujourd’hui accessibles et relativement interopérables.

En résumé, quel est l’intérêt du « SIG » :

  • Superposer les multiples données existantes et améliorer les diagnostic.

Dans ce domaine la palette de données disponibles s’est considérablement élargie : soit par le biais des collectivités avec lesquelles vous travaillez pour accéder à leur propres données ou aux données IGN dans le cadre des missions conduites ou encore à travers toutes les initiatives d’opendate en commencant par openstreetmap.
Bien sur, cette collecte de données facilitée représente un gain de temps essentiel dans une démarche d’étude.

  • Les données géographiques constituent de réels outils de recherche comme le rappelle Jacques AUTRAN. Et également d’extraordinaires outils d’état des lieux comme la nomenclature urbaine à grande échelle dessinée et testée dans le cadre du CRIGE PACA sous le pilotage justement de Jacques AUTRAN.

« Le simple fait de diagnostiquer un territoire, calculer des flux, faire des stats, récolter la bonne données et surtout la faire parler ! ». Le SIG c’est bien plus qu’une carte c’est des données associées.

  • Construire de l’information réellement réutilisable et elle-même ensuite superposable aux autres, et en particulier comme l’a dit Jacques faciliter les échanges avec les collectivités et la réintégration des données d’étude dans les données construites par les collectivités. »Il parait inconcevable de nos jours de proposer une AVAP, un PLU, un projet urbain, un projet architectural, sans qu’il soit intégrable aux SIG des villes, largement équipées en SIG à l’heure actuelle »

Ce que l’on peut bien sur regretter c’est que les SIG courants ne gèrent pas bien la dimension historique …


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Commentaires RSS TrackBack 2 commentaires

Elise Henrot

le 3 juin 2015

Bonjour,

Géographe de formation initiale, je travaille à l’élaboration de documents d’urbanisme. J’exerce en Corrèze et dans les départements limitrophes. Je considère que l’outil SIG est INDISPENSABLE pour ce genre de mission et que les freins que rencontrent les bureaux d’études pour disposer des données de base, en particulier celles produites par l’IGN et les fichiers fonciers, sont contre productifs pour atteindre les objectifs d’économie d’espace que promeut le code de l’urbanisme.
Jusqu’à présent, je peux utiliser les fonds de plans du RGE grâce aux conventions que signent les mairies avec l’IGN. En Corrèze, je peux en outre disposer des scan25 et du scan express grâce à la convention qu’a signé le département avec l’IGN puis les communes avec le département.
Malgré la lourdeur administrative qui interdit encore les bureaux d’études à demander directement et gratuitement les fonds de plans du RGE à l’IGN, la mise à disposition de ceux-ci se fait encore de manière pas trop compliquée. En revanche, jusqu’à il y a peu, les cadastres (à la norme Edigeo) et des scan 25 étaient transmis par les DDT. Ce n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui !
Comment pouvons-nous travailler si nous n’avons pas accès à ces fonds de plans de base ? Comment répondre à ce que demande le code de l’urbanisme d’apprécier « la consommation d’espaces agricole et naturel » et de définir de façon non caricaturale et argumentée « des objectifs chiffrés de réduction de la consommation d’espace » si nous ne pouvons pas disposer des ortho-photographies des 10 à 15 dernières années ?
Je serais intéressée par des retours d’expériences, voir par une démarche à mener en commun pour sensibiliser les pouvoirs publics de l’importance de proposer plus largement des licences gratuites sur les fonds de plans de base.

Cordialement,
Elise


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