mercredi, 18 décembre 2024

Découverte du « BIM »

 

Voilà une nouvelle abréviation de plus en plus présente dans le monde du numérique. Mais que recouvre-t-elle ? Et quel rapport avec le SIG ? Ou l’urbanisme ?
Comme nous en avons l’habitude sur ce blog essayons donc d’expliquer simplement ce qui se cache derrière ces trois lettres.

Le BIM, Building Information Model, peut aussi être appelé en français la « maquette numérique ». Un rapport récent parle aussi de Bâtiment et Informations Modélisés.

Précisons le dès le départ, le BIM n’est pas simplement un logiciel. Un peu comme on le rappelle très souvent du SIG.
Le BIM est une organisation à part entière qui regroupe des éléments de méthode autour :

  • d’un processus collaboratif,
  • de logiciels,
  • d’une base de données,
  • d’un format d’échange,
  • et une représentation graphique en 2D et 3D.

 Le BIM décrit l’ensemble de la chaîne de conception, d’exécution, et de gestion, d’un bâtiment et couvre tous les intervenants dans le temps.

La maquette numérique est donc toute une organisation pour étudier et suivre la construction d’un bâtiment, de bout en bout, par voie numérique et coordonnée. Organisation qui se retrouve dans un fichier numérique, fichier qui concentre l’ensemble de l’information technique d’un ouvrage tout au long de sa conception et de sa construction. On évoque là une façon révolutionnaire de décrire le bâtiment. Je parlerais simplement d’une organisation qui permet de centraliser toute la vie d’un projet dans une base numérique.

Mais comment cela peut-il fonctionner vu le grand nombre d’intervenants différents ?

Au centre on trouve une base de données associée à la maquette numérique et qui contient tous les composants techniques du bâtiment, traités sous forme d’objets et décrits précisément.
Le BIM contient chaque objet composant le bâtiment (murs, dalles, fenêtres, portes, ouvertures, escaliers, poteaux, poutres, équipements…) et ses caractéristiques. Les objets de la maquette sont localisés autour d’une arborescence spatiale (site-bâtiment- étage-espace). De nombreuses relations entre objets sont décrites (jonction de murs, percement d’un mur par une ouverture, remplissage d’une ouverture par une fenêtre, etc.). On parle de maquette numérique et non de maquette virtuelle, car la modélisation dépasse les caractéristiques purement géométriques en intégrant la notion d’objet.

La maquette numérique se construit au fur et à mesure du projet, ce qui permet de constater visuellement l’avancement ou les modifications de ce dernier. Toute modification apportée est automatiquement répercutée sur l’ensemble du projet, les nomenclatures, les coupes, les plans et les rendus.
Ce concept de modélisation des données architecturales s’impose comme l’alter ego de systèmes d’information techniques en vigueur dans d’autres secteurs industriels (aéronautique, aérospatial…).

Les échanges sont facilités par le format d’échange international appelé IFC « ISO 16739 ». Format d’échange ouvert, développé et promu depuis plus de 10 ans par Buildingsmart et son représentant français, l’association Mediaconstruct

Les IFC, Industry Foundation Classes, sont des informations qui permettent de décrire les objets dont on a besoin pour concevoir un bâtiment tout au long de son cycle de vie et selon différents points de vue (architecture, structure, thermique, estimatif…). Pour chaque élément du bâtiment, les IFC donnent ainsi des indications sur la forme, les caractéristiques, les relations avec les autres objets…

Par ce processus il s’agit bien d’éviter les saisies multiples comme les erreurs entre les différents logiciels utilisés dans la vie d’un bâtiment.

Quant aux logiciels qui savent échanger au format IFC, on y retrouve les plus classiques des logiciels de CAO-DAO ou même SIG mais également des logiciels de gestion technique du patrimoine, calcul thermique, … Il y a une liste dans l’article de Wikipédia consacré au BIM.

Quelles sont les perspectives du BIM ?

L’usage de la maquette numérique devrait progressivement être rendue obligatoire pour les équipements de l’Etat. Il est bien évident que le secteur public aura un rôle essentiel. Mais ce sont pour l’instant plutôt les grandes ingénieries qui l’utilisent de façon courante.

Même si le processus est rationnel et moderne, et permet de réaliser des gains en productivité, il nécessite un fort investissement des acteurs. L’Etat a d’ailleurs ouvert un site destiné à promouvoir ces démarches : http://mission-numerique-batiment.fr. De nombreuses associations ou blogs foisonnent sur ce thème, dont beaucoup à l’international, qui proposent formations, conseil etc.

Après la période de construction, le BIM est également préconisé en phase gestion et maintenance. Une grande partie des logiciels de gestion technique graphique du patrimoine intègre désormais le format IFC. On parle beaucoup du DOE, dossier des ouvrages exécutés, sous forme de maquette numérique. Ce qui serait un aboutissement et une aide majeure pour une bonne gestion des patrimoines dans le temps, en faveur du développement durable.

En prime, côté urbanisme et SIG, on peut imaginer mettre à jour plus facilement nos référentiels classiques ou même les données 3D, extérieures comme intérieures !

 

Pour en savoir + :

http://www.mediaconstruct.fr
http://www.lemoniteur.fr/187-informatique-construction/article/actualite/23974640-le-plan-pour-faire-basculer-le-batiment-dans-le-bim
http://www.eyrolles.com/BTP/Livre/bim-et-maquette-numerique-9782212138368
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Building_Information_Modeling
http://fr.m.wikipedia.org/wiki/Maquette_numérique
http://www.batiportail.com/bim/def_maquette_numerique.asp
http://mission-numerique-batiment.fr
http://www.bim-france.fr


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