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Archive pour la catégorie ‘coordination’

Quel futur pour INSPIRE?

vendredi, janvier 11th, 2019

La révision du processus de rapportage décrit dans un billet récent s’inscrit dans un processus plus large. En effet, depuis le début de l’année 2018, la Commission européenne a entrepris les études préparatoires à la révision de la directive INSPIRE en 2021.

Elle a ainsi repris à son compte un projet franco-danois de séminaire de réflexion sur ce que pourrait être le futur d’INSPIRE. Ce séminaire devrait réunir les représentants des Etats membres et d’autres acteurs à la discrétion de la Commission européenne.

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Définir des données de référence pour INSPIRE

mercredi, décembre 19th, 2018

Dans deux des derniers billets, celui d’août sur les « Données d’intérêt local et données d’intérêt national et européen » et celui sur « le rapportage est au 15 décembre« , j’avançais certains éléments qui disaient, en substance : le changement est devant nous.

Hé bien, ça y est.

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Un bilan de la Conférence INSPIRE 2017

vendredi, octobre 13th, 2017

La directive Inspire porte sur le partage de l’information environnementale entre l’ensemble des acteurs publics pour l’environnement et la gestion durable des territoires. Pour la première fois, deux pays, la France et l’Allemagne, associés à la Commission européenne, ont pris l’initiative d’organiser en commun la conférence européenne annuelle. Elle s’est tenue du 4 au 8 septembre, à Strasbourg et à Kehl, la ville allemande qui lui fait face.

360 spécialistes de toute l’Europe ont fait des deux jours d’ateliers un grand succès. Les exposants, principalement des start-up et des PME, et les quelque 600 conférenciers réunis ensuite pour les trois jours de présentations et d’échanges sur l’innovation, la coopération entre acteurs numériques et territoriaux, les avancées techniques et l’e-administration nous ont dit leur entière satisfaction.

Cette conférence a fait apparaître que :

  • l’open data est un préalable à la construction d’infrastructures numériques nécessaires à la création de plateformes publiques, comme la standardisation des données est un préalable à l’exploitation des données open data ;
  • au-delà des différences institutionnelles, l’Allemagne et la France partagent les mêmes analyses : 1) veiller à ce que le changement ait du sens pour les acteurs ; 2) impliquer les entreprises ; 3) trouver le bon équilibre entre sécurité et diffusion de données ;
  • les régions européennes ont témoigné de fortes similitudes, quel que soit le pays ;
  • enfin, la disponibilité nouvelle des données doit entraîner de nouvelles relations avec les créateurs d’algorithmes, notamment en Intelligence Artificielle.

NdB : et, en plus, la Conférence a été bénéficiaire!

Comment lire le rapport INSPIRE de suivi de la France ?

mardi, octobre 10th, 2017

(Cette article a été publié dans le n°117 de la revue Géomatique Expert, juillet-août 2017, qui fut distribuée lors de la conférence INSPIRE 2017)

La législation européenne est bâtie sur des obligations que les États membres doivent remplir. Ainsi, tous les ans, les autorités françaises rendent compte de la mise en Å“uvre de la directive INSPIRE selon une règle elle-même légale. Comme toute règle européenne, elle a été votée par les États membres. Précisons peut-être que ce fut la seule fois où la France, isolée, vota contre un projet de la Commission européenne sur INSPIRE. Mais elle l’applique, bien entendu.

Il s’agit donc d’envoyer à la Commission une batterie d’indicateurs tout à fait indigestes, en XML, basée sur une extraction des séries de données INSPIRE du Géocatalogue. La méthode est décrite ici : Comment construit-on le rapport de la France ? (août 2012).

Si, bien sûr, le CNIG publie les rapports annuels, il n’est pas consulté. En effet, il s’agit d’un traitement automatisé réalisé par le BRGM. En revanche, le rapport triennal, plus qualitatif, lui est présenté pour avis. Le dernier exemple est résumé ici : Ce qu’il faut savoir du rapport INSPIRE de la France (mai 2016).

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How To Read an INSPIRE Report

mardi, octobre 10th, 2017

(This article was published in the n°117 of the Géomatique Expert revue, July-August 2017, which was distributed during the INSPIRE 2017 conference)

European law requires Member states to fulfil a number of tasks. Amongst them, every year the French authorities report on the implementation of the INSPIRE directive, in a format itself normalised. Like all European regulations, this requirement was voted by the Member states. Let’s add that France, for this once, voted against the Commission. But France implements it, of course.

The task itself consists in sending to the Commission a bunch of unpalatable figures, based on an extraction of the data series available on the Geocatalogue. The exact process is described here (in French).

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Conférence INSPIRE 2017 : discours de Serge Bossini à Strasbourg

mardi, septembre 26th, 2017

Monsieur le Secrétaire d’État,
Monsieur le Président de la Région,
Monsieur le Maire,
Messieurs les Directeurs généraux,
Mesdames et messieurs,

Je voudrais tout d’abord excuser le ministre Nicolas HULOT.
Vous le savez peut-être, le Président MACRON et le Gouvernement sont engagés dans une transformation profonde de la société française. Même si les journées que vous allez vivre dans cette conférence sont au cÅ“ur des enjeux de modernisation que mon Gouvernement veut porter en France, l’ampleur de la tâche explique qu’il n’a pas pu venir aujourd’hui nous rejoindre.

Monsieur le Secrétaire d’État, il est frappant de voir à quel point le responsable français que je suis aurait pu reprendre votre discours à son compte. Nous devons 1) veiller à ce que le changement ait du sens pour les acteurs, avec une approche adaptée. 2) Impliquer les entreprises. Et 3) trouver le bon équilibre entre sécurité et diffusion de données.

Je voudrais souligner, pour ma part, que cette conférence est organisée à l’initiative de la France et de l’Allemagne, avec un soutien important de la Commission européenne. Elle représente à mes yeux la construction européenne dans ce qu’elle a de meilleur, c’est-à-dire ouverte, coopérative, constructive, soucieuse d’avancées concrètes.

La directive INSPIRE était ambitieuse, et peut-être même, à certains égards, utopique ; mais il est bon que l’Europe soit ambitieuse. Et l’utopie ouvre souvent des pistes opérationnelles intéressantes. Dix ans après, sans doute, certains points doivent être revus à la marge. Mais c’est bien peu par rapport aux bouleversements que l’irruption du numérique a provoqués dans nos vies depuis 2007. L’ambition élevée d’INSPIRE s’est révélée à la hauteur de ces bouleversements.

C’est la bonne nouvelle. INSPIRE a été une étape importante pour la diffusion structurée des données environnementales. En France, elles étaient en ligne déjà pour la plupart depuis le début des années 2000 ; mais INSPIRE nous a permis de les standardiser et de les diffuser selon des modes interopérables, pour permettre la création de services en aval. Nous n’avons peut-être pas toujours pu suivre le rythme que le calendrier de la directive prévoyait. Les obstacles au changement ne sont pas principalement techniques. Dans des sociétés humaines complexes comme les nôtres, il faut être aussi déterminé que patient. Le dernier rapport de la France le montre, nous avons maintenant un certain nombre d’éléments qui en atteste la réussite. Donc la bonne nouvelle, c’est qu’INSPIRE, ça marche.

Par rapport au côté cliquant, tape-à-l’œil, parfois poudre-aux-yeux du numérique, INSPIRE souffre pourtant d’un handicap. INSPIRE est une infrastructure. Or, une infrastructure, c’est quelque chose de souterrain, solide, mais qui n’est pas fait pour être montré… Je vous avoue que les portails INSPIRE de données environnementales sont souvent, à mon goût, déroutants, peu ergonomiques. Les messages et informations sont souvent peu compréhensibles, bref, ce n’est pas facile d’en faire une démonstration convaincante devant un haut responsable politique – sans parler de nos concitoyens.

M. le Secrétaire d’État, je parle bien entendu de la mise en œuvre en France ! C’est sans doute différent en Allemagne.

Aujourd’hui les ministres, les décideurs politiques, et donc les gens, vos parents, vos conjoints, attendent de l’administration quelque chose d’aussi simple que ce qu’on a là-dessus, sur son smartphone. Je sais que certains États membres sont très avancés sur ce plan. En France, nous avons encore beaucoup de progrès devant nous.

Cela doit nous conduire à envisager l’étape d’après. Dans mon ministère, elle consiste à voir comment cette masse de données, libérée par les politiques d’opendata et par la mise en Å“uvre d’INSPIRE, peut être valorisée pour maintenant faciliter la vie des gens.

Cet objectif très simple, faciliter la vie des gens, rend nécessaires quatre changements d’attitude de la part des producteurs de données, notamment dans l’administration.

Premièrement, il faut toujours se rappeler que la donnée n’est pas une fin en soi. Il faut « activer » les données, il faut les rendre utiles. À cet effet, il faut renforcer le lien entre les développeurs – et il y en a beaucoup dans cette salle – et les agents en charge des métiers des autorités publiques comme la protection de l’environnement, l’urbanisme, la prévention des risques majeurs, et toutes les missions de nos différents ministères et de nos différentes autorités publiques.

Ce lien doit être aussi mieux établi avec les usagers et les entreprises privées, y compris les entreprises privées non-numériques, qui sont, en réalité, dans nos domaines, assez souvent ceux qui rendent la vie possible à nos concitoyens.

Deuxièmement, nous devons régulièrement nous poser la question : « est-ce que vous consommez vos propres données ? ». Qui parmi vous, dans la salle, consomme ses propres données via des services externes ?

Toutes celles et ceux qui ont eu à convaincre une administration d’ouvrir telle ou telle base de données ont sans doute partagé cette anecdote : le responsable du service statistique vous dit que c’est impossible d’ouvrir les données en question parce qu’elles sont de trop mauvaise qualité, et que si on les place en opendata, ça va se voir. C’est pourtant avec ces mêmes données que nous faisons prendre des décisions à nos dirigeants !

Tant qu’on ne s’en sert pas vraiment, on ne sait pas ce que « vaut » une donnée. Nous devons nous assurer, nous-mêmes, que les données que nous publions sont « activables », « consommables » par d’autres. Et si nos propres services n’arrivent pas à les utiliser, c’est que notre travail n’est pas achevé.

Le troisième changement, c’est que la distinction entre infrastructure et superstructure est de moins en moins nette. La vieille séparation entre un « backoffice » et un « frontoffice » est de moins en moins pertinente pour ce qui concerne les systèmes d’information. Cela signifie qu’il faut maintenant animer un continuum d’acteurs qui va du gestionnaire de bases de données à la communauté d’utilisateurs, en passant par des éditeurs, des collectivités, des entreprises et des particuliers, des associations bénévoles, des ministres et des agents publics sur le terrain.

Ce sont tous les éléments de cette chaîne qui concourent à la meilleure protection de l’environnement et au meilleur service public. Ceux-là doivent être capables d’utiliser nos données avec la même simplicité.

En France, sous le nom d’État-Plateforme, notre traduction de « Government 2.0 », nous cherchons à faire circuler ces masses d’information au service des bénéficiaires finaux – et bien évidemment dans le respect de leur vie privée. Nous cherchons à le faire en mobilisant les communautés de bénéficiaires, de développeurs, de responsables de services publics et de producteurs de données.

À ce titre, nous facilitons l’innovation interne par ce qu’on appelle des « start-ups d’État ». C’est une formulation paradoxale, mais qui fonctionne très bien : nous mettons des agents volontaires en position d’entrepreneur à l’intérieur des ministères, en leur donnant des moyens et du temps, de façon à ce qu’ils puissent se consacrer pendant 6 mois, par exemple, à temps plein, au développement d’un produit, d’un service qui simplifie massivement les processus administratifs, dans une logique de meilleur service à l’usager.

Le quatrième et dernier changement que je veux citer ici porte sur tout ce qui n’est en général pas considéré comme une « donnée » par l’administration : les documents d’urbanisme, les décisions préfectorales, les arrêts de jurisprudence, les rapports d’évaluation, etc. Il existe une masse considérable de documents écrits qui sont essentiels pour enrichir les données géographiques fournies par INSPIRE.

À l’heure actuelle, la plupart de ces documents ne sont pas « lisibles par une machine », alors que leur valeur ajoutée pour utiliser les données à bon escient est parfois déterminante. Nous lançons actuellement des projets d’intelligence artificielle pour apprendre à nos machines à lire les documents d’urbanisme. Nous espérons arriver vite à des résultats utiles pour concilier au mieux construction et environnement.

En résumé : activons nos données, utilisons-les nous-mêmes, animons les communautés et partons à la conquête de nouvelles sources.

Cette logique se retrouve dans le sous-titre que nous avons collectivement souhaité pour cette conférence. « INSPIRE out of the box », c’est être capable de changer notre vitesse d’adaptation. Car il s’agit désormais non seulement d’apporter un service, des informations, des droits, des capacités d’agir à nos concitoyens : nous devons le faire avec une qualité de service, une richesse de sens, une reconnaissance de chacun, qui soient à la hauteur de ce que nous avons tous pris l’habitude d’avoir sur nos smartphones.

Je sais que cette conférence sera pour vous l’occasion de travailler ensemble et de réfléchir ensemble à ce que peut être la mise en Å“uvre effective de ces changements sur la base commune qu’est INSPIRE. Je vous remercie de votre écoute et je vous souhaite une excellente conférence.

Opening Plenary: INSPIRE working together across borders for environment and digital society

Les résultats de la France sont satisfaisants

mardi, février 7th, 2017

On me demande régulièrement comment la France se situe par rapport aux autres États de l’Union européenne dans la mise en oeuvre d’INSPIRE. Il arrive, parfois,  que l’on nous compare sur certains points particuliers à des États de la taille d’une de nos régions pour montrer que notre pays est à la traine, en pleine application du principe selon lequel l’herbe est toujours plus verte ailleurs.

C’est pourquoi « l’examen de la mise en Å“uvre de la politique environnementale de l’UE » (c’est le titre du document publié la semaine dernière) est intéressant. Il établi un rapport par pays selon des enjeux communs et une grille identique.  Je ne résiste pas au plaisir de partager avec vous l’extrait du rapport  consacré à la France qui évoque INSPIRE en sa page 34

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Retour sur la journée du CNIG du 18.11.14

lundi, décembre 1st, 2014

Ce qui suit est un compte-rendu essentiellement subjectif des moments marquants de la journée du 18.11.14 du CNIG consacrée à la mise en œuvre de la directive INSPIRE.

Introduction de Pascal Lory, IGN, au titre de l’appui au secrétariat permanent : il y a 400 participants dans les groupes CNIG.

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Pourquoi la gouvernance est-elle vieillotte?

lundi, octobre 21st, 2013

Troisième question du cycle.

Là, j’avoue avoir toussé! Quoi, le réseau de relecteur le plus large des États membres, des appels à commentaires systématiques, des groupes de travail ouverts, les nouvelles commissions du CNIG où l’État est minoritaire, accessoirement un blog et un wiki (ou personne n’écrit, c’est vrai), tout ça pour être « vieillot »?

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Enquête européenne sur les composants open source

lundi, septembre 23rd, 2013

La Commission européenne lance une enquête pour connaître les « composants réutilisables » (=ouverts) utilisés dans le cadre de la mise en Å“uvre d’INSPIRE, et ceux qui manquent. Cette action se situe dans le cadre du projet ARE3NA pour une « plate-forme de référence INSPIRE réutilisable ».

Le fait que cette action se situe dans le cadre de l’ISA – the Interoperability Solutions for European Public Administrations programme – en français : le programme européen pour l’administration électronique est à noter. Ce programme est fortement financé (164 millions d’euros).

A mon humble avis, l’enjeu est de prendre en compte les outils utilisés en France (et qui ne le sont peut-être pas ailleurs) et de faire développer sur crédits européens les briques qui manquent (pour la prise en compte des modèles INSPIRE, des couvertures etc.).